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Visite du Panthéon

  • Photo du rédacteur: Florence Legrand
    Florence Legrand
  • 24 janv. 2024
  • 4 min de lecture

Dans ma démarche de découverte de Paris et sa région, je me dois également de visiter les monuments de Paris que je n'ai jusqu'ici pas pris le temps de découvrir, même si on a l'impression de les connaître en voisin, voisine que nous sommes. C'était le cas du Panthéon, dont bien sûr je n'ignorais pas la fonction de temple des grands hommes et grandes femmes de la nation, mais je n'avais jamais admiré son architecture vue de l'intérieur, ni même ressenti cette atmosphère de respect du à ceux qui ont contribué à la construction de la France et de l'esprit de la nation (qui je l'espère est encore partagé par le plus grand nombre des français !)




Le 19 janvier dernier, en entrant dans l'édifice qui est très grand, je découvre que se tient en ce lieu, une exposition temporaire "we could be heroes" qui dure jusqu'au 11 février prochain pour rendre hommage à ceux qui ont lutté contre l'esclavage dans les colonies : Martinique, Guadeloupe, La Réunion, Haïti, Saint Domingue, etc.. Dans la nef du Panthéon, sont représentées par l'artiste, Raphaël Barontini, de manière stylisée sur des bannières des figures emblématiques de cette lutte, et sur les transverses des scènes de l'esclavage ou de la lutte des esclaves pour s'en libérer. L'artiste a créé ces œuvres spécifiquement pour l'exposition au Panthéon, où il a eu carte blanche dans ses propositions et réalisations.

Mon œil est irrésistiblement attiré par ces bannières aux couleurs éclatantes, et par la force de ces représentations qui, à mon sens, montrent bien la violence faite à ces hommes et femmes réduits à l'état d'esclaves, encore plus à ceux qui se sont rebellés et qui ont lutté pour se libérer. J'ai été horrifiée d'apprendre qu'une femme enceinte Guadeloupéenne appelée Solitude, qui a été arrêtée et emprisonnée en 1802 par les troupes napoléoniennes, pour les avoir combattu alors qu'ils voulaient réinstaurer l'esclavage sur l'île, a été exécutée le lendemain de son accouchement : quelle hypocrisie ! Ce personnage devenue héroïne de roman sous la plume d'André Schwarz-Bart est une figure emblématique de la résistance Guadeloupéenne.



Cette exposition ne fait pas oublier les lignes épurées de la nef, sa grandeur, sa clarté aussi. Je trouve cela très beau, et en son centre le pendule de Foucault qui permit de démontrer que la terre tourne est aussi une attraction phare de cet édifice. Je trouve réellement intéressant l'utilisation scientifique du Panthéon, qui était avant la construction de la tour Eiffel, le plus haut édifice de Paris, construit sur la montagne Sainte Geneviève pour rendre hommage à la patronne de Paris. Je vous incite à lire l'histoire de ce monument sur le site officiel qui est très bien fait.



Je suis ensuite descendue dans la crypte qui abrite les dépouilles ou des symboles des personnes "Panthéonisées". C'est aussi un bel endroit spacieux, fait de belles pierres, avec différentes allées et des caveaux pour accueillir les sépultures. Il y a en particulier l'allée "des justes" qui correspond notamment à ceux qui ont été des héros ou héroïnes de la résistance. On y retrouve les 5 seules femmes qui ont l'honneur du Panthéon (hors épouses d'un homme panthéonisé). Il s'agit de Marie Curie, Geneviève de Gaulle-Anthonioz, Germaine Tillion, Simone Veil et, dernière en date, Joséphine Baker.




De l'autre côté, des caveaux accueillent de grands écrivains français tels que Voltaire, Rousseau (les plus anciens personnages inhumés dans le Panthéon), Victor Hugo, Emile Zola, Alexandre Dumas. Dans une autre allée des personnes clés dans la lutte contre l'esclavage, comme Toussaint ouverture. Enfin, un ensemble de caveaux est consacré à des dignitaires de l'empire Napoléonien, pour la plupart méconnus de nos jours mais choisis par Napoléon à l'époque (D'où l'ambiguïté d'avoir au Panthéon, des sépultures des héros de la lutte contre l'esclavage et des cadres de l'armée de Napoléon qui a voulu rétablir l'esclavage).



De nos jours, c'est le président de la République qui fait ce choix.

Dans la crypte, il y a également une allée qui abrite la suite de l'exposition sur la lutte contre l'esclavage, avec différents films explicatifs, des gravures. Très frappant et intéressant : dans le colonies la traite des noirs a duré 400 ans, et n'a été réellement abolie qu'en 1848 (même si des lois ont été votées ou décrétées pour abolir à nouveau l'esclavage quelques années plus tôt).


De retour dans la nef, avant de partir, j'admire les vitrines abritant des œuvres en relief qui évoquent la grande guerre (Anselm Kieffer). C'est une commande du président Macron pour accompagner l'entrée, en 2020, de Maurice Genevoix au Panthéon (Il y a également 2 tableaux gigantesques en plus des 6 vitrines).


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Je dois dire que l'exposition temporaire a masqué, en grande partie à mes yeux, les grands tableaux sur les différents murs de la nef qui représentent des personnages ou des scènes célèbres de l'histoire de France. Mais comme, je voudrais aussi admirer la vue depuis la coupole qui est réputée incroyable, j'y retournerai aux beaux jours (l'accès est fermée les mois d'hiver). J'ai d'ailleurs regardé le film de la rénovation de cette coupole qui a été terminée en 2015. Tout à fait passionnant ! (et vu le coût qui lui a été consacré, ça vaut le coup de comprendre ce qui a été fait ;-))


Je recommande cette visite qui allie à la fois un intérêt artistique voir scientifique, à la connaissance de l'histoire de notre pays, et la construction de notre nation. Il est intéressant de comprendre qui nos derniers présidents ont voulu honorer et pourquoi. Le prochain héro français a faire son entrée au Panthéon en février 2024, est Missak Manouchian et son épouse Mélinée. D'origine arménienne, et survivant du génocide arménien, il représente la contribution des étranger en France à la lutte contre le nazisme.


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