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Rothko à la fondation Vuitton

  • Photo du rédacteur: Florence Legrand
    Florence Legrand
  • 25 mars 2024
  • 3 min de lecture

Françoise A, une amie du groupe me propose, à la mi-mars, de l'accompagner à l'exposition du peintre américain Mark Rothko à la fondation Vuitton. Présentation de 115 œuvres de ce peintre (1903-1970) provenant de prêts de musée ou de collections privées dont la famille de l'artiste.


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L'exposition occupe tout l'espace d'exposition de la fondation Vuitton, et suit l'ordre chronologique de son œuvre. Au début de sa carrière, dans les années 30, il démarre par du figuratif très stylisé, avec en particulier beaucoup de scènes issues du métro Newyorkais ou de la rue, où les personnages s'étirent comme des colonnes, les perspectives sont souvent gommées.

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Je suis assez fascinée par ce tableau où les différentes nuances de blanc, gris et noir ont un rendu très intéressant, malheureusement pas vraiment perceptibles sur une photo. Il faut voir en vrai.

Au début des années 40, Rothko cesse brièvement de peindre, car il pense avoir échoué à représenter la figure humaine "sans la mutiler". C'est également la guerre, et Rothko évolue vers l'abstraction avec des représentations totémiques de la condition humaine. Son inspiration vient de ses lectures Nietzche et Eschyle. Cette courte période de sa carrière, n'est pas la plus inspirante selon Françoise et moi. A vous de juger !



Ensuite l'œuvre de Rothko évolue vers l'abstraction complète où les formes sont simplifiées au maximum sous des formes de rectangles ou de lignes au contour flou, mais où la couleur est omniprésente, en fondu de tons ou en contraste. Les toiles sont assez grande pour que celui qui les regarde puisse se projeter dedans, et ressentir les émotions que la peinture lui suggère. Les bords des toiles sont peintes, et il n'y a pas d'encadrement pour ne pas "fermer" le tableau. C'est cette période qui a fait de Rothko le maître de l'expressionisme abstrait américain du XXème siècle, et plus précisément du "Color field painting" (peinture en champs de couleur), même si lui-même refusait toute classification, la couleur étant pour lui un outil et non pas un but en soi.

A partir de cette époque, Rothko numérote ses toiles, mais ne leur donne plus de titre pour ne guider en rien le spectateur.



J'avoue être très novice en art abstrait, mais je me suis laissée envouter par les couleurs éclatantes de certaines de ces toiles. Il me semble que si on accepte que ces tableaux ne soit qu'un support aux émotions, et non pas la représentation de quelques choses de physique, la magie opère. J'ai pris beaucoup de plaisir à m'arrêter devant ces toiles, mise en valeur par l'éclairage doux, et l'espace des salles d'exposition qui permet de bien en profiter sans être vraiment gêné par les autres visiteurs pourtant assez nombreux. Les explications préalables de Françoise m'ont également bien aidé à appréhender la démarche de cette artiste, qui est un coloriste hors pair avant d'être un dessinateur.

A mon grand regret les photos que j'ai pu prendre ne rendent absolument pas hommage à cette qualité exceptionnelle qui fait le succès de l'Artiste. Je me contenterai donc de partager ici une vidéo d'introduction de l'exposition faite par un professionnel



L'exposition est très copieuse, et s'en suit une période plus sombre de Rothko "grey and dark" que j'ai moins aimé au premier abord, mais néanmoins intéressante au second regard.

J'ai particulièrement apprécié la salle des toiles avec rectangles blancs et gris créées pour s'harmoniser avec des sculptures de Giacometti que Rothko admirait (cet ensemble de toiles était une réponse à une commande de UNESCO qui n'a pas abouti). Et c'est vraiment une exception car Mark Rothko détestait l’idée que les spectateurs puissent être dérangés par d’autres œuvres que les siennes : voir point 7 de l'article en lien.


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Et je me dis que cette photo fait écho au tableau "underground" un peu plus haut dans cet article : cette réflexion n'engage que moi évidemment...

Vous aurez compris que j'ai apprécié cette visite beaucoup plus que je ne l'aurais cru au premier abord, même s'il est parfois complexe de comprendre ce que les artistes veulent exprimer.



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