Modigliani : un peintre et son marchand (Paul Guillaume)

Avec Françoise et Youssef, nous nous sommes rendus, ce jour (27/09/2023) à la nouvelle exposition du musée de l'Orangerie consacrée à une partie de l'œuvre de Modigliani, en mettant en évidence l'influence de son marchand Paul Guillaume (28/11/1891 - 01/10/1934). Celui-ci incite Modigliani qui s'est consacré pendant 4 ans à la sculpture à revenir à la peinture et au portrait. Modigliani qui souffre de tuberculose doit se préserver de la poussière, et suit donc la voie de son ami et mentor.

"En 1914, alors que la plupart des hommes de son âge – et notamment son premier mécène, Paul Alexandre – partent au front, Modigliani trouve en Paul Guillaume, réformé pour raisons de santé, un soutien précieux. Cet autodidacte a découvert l'art africain alors que, simple employé d'un concessionnaire automobile, il a été frappé par la beauté d'une statue en provenance du Gabon transportée dans la même cargaison que du caoutchouc.

En février 1914, Paul Guillaume ouvre sa première galerie rue de Miromesnil. Il y expose Picabia et De Chirico aux côtés de sculptures africaines. Ce parti pris ne peut que séduire Modigliani, lui qui fréquente le musée d'ethnographie du Trocadéro et dont certains visages hiératiques évoquent les masques Fang du Gabon."...

En 1916, une exposition organisée rue Huyghens, du côté de Montparnasse, met Modigliani à l'honneur avec quatorze peintures, montrées aux côtés de masques et statues d'art africain et néo-calédonien. Le succès est au rendez-vous, les toiles de Modigliani commencent à se vendre.

On ne présente plus ce peintre italien, portraitiste, au combien célèbre notamment par sa relation aux femmes dont il a fait de nombreux portraits, mais aussi une série de nus qui ont fait scandale, à l'époque, parce qu'il a représenté les poils pubiens : en faisant des représentations trop "réalistes", il a choqué un certain public ! Et pourtant le nu n'est qu'une infime partie de sa production. Il réalisera notamment une série de nus à la demande d'un marchand d’art polonais Léopold Zborowski, rencontré un peu plus tard, après Paul Guillaume. Suite au scandale d'une exposition, il abandonnera définitivement le nu au profit du portrait. Il est alors en couple avec Jeanne Hébuterne, elle même peintre, qui lui donnera une fille, et qui se suicidera enceinte de presque 9 mois le lendemain de la mort de son compagnon.

Découvrez ici nos photos de l'exposition :

Pour en savoir plus sur ce peintre, sculpteur dont la vie fut brève (né en 1884, mort en 1920 donc à 36 ans de la tuberculose, sans doute aggravée par la prise d'alcool et de drogues), mais très intense, je vous invite à regarder cette vidéo d'une 50 minutes qui explique bien son parcours artistique. Modigliani a laissé de nombreuses œuvres, un style bien particulier qui permet de reconnaître ses peintures au coup d'œil et, donc, de nous le rende familier,

Nous avons vraiment aimé cette exposition assez intimiste : le nombre limité d'œuvres permet de s'attarder sur chaque, d'y revenir et de mieux mémoriser, et de chasser le presque goût de trop peu !

Par ailleurs, l'exposition permanente du musée de l'Orangerie est, en fait, une partie de la collection de Paul Guillaume qui fut donc le marchand qui fit connaître Modigliani. Et lorsqu'on découvre ou redécouvre cette collection, on ne peut qu'être impressionné par la notoriété de tous les peintres qui la compose : Assurément, Paul Guillaume avait la compréhension de l'art et de son époque.